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萨科奇清华大学演讲(文本+视频)

已有 334 次阅读2011-5-5 07:42 语言

Mesdames, Messieurs,
C'est une grande joie pour moi de m'exprimer devant vous, à l'intérieur de cette prestigieuse Université, vous qui êtes l'avenir de la Chine. Vous avez la chance d'étudier, dans cette Université qui est le creuset de la formation de tant de grands savants et de grands intellectuels chinois.
Je mesure ce que cela représente pour chacun d'entre vous d'être ici, d'avoir mérité cette chance et d'avoir surmonté toutes les épreuves de la compétition, que j'imagine rude, dans un pays dont le ministère de l'Education nationale à la responsabilité de deux cent cinquante millions d'élèves et d'étudiants. A celles et ceux qui feront la Chine de demain, je veux parler en responsable d'une nation millénaire européenne, fière de ses traditions comme de sa modernité. Je veux vous parler en ami, respectueux de nos différences et désireux de renforcer nos liens.
Je veux vous parler de l'état de notre planète, de notre bien commun, de la lutte que Chinois, Français comme tous les êtres humains de la planète, nous devons mener contre les changements climatiques, sans perdre une seconde. Je suis venu vous dire que nous avons dépassé les limites de ce que notre planète peut supporter.
Je sais le dynamisme qui est le vôtre, qui est celui de votre pays tout entier, la fierté légitime que vous pouvez tirer de ce dynamisme. Je connais la passion d'entreprendre aussi. Chaque jour, le monde entier s'étonne de voir la Chine changer.
En m'adressant à la jeunesse chinoise, je voudrais donc parler à tous ceux qui croient aux vertus, à l'audace, à la volonté et qui sont soucieux de transmettre aux générations futures les chances de mener une vie meilleure. Un jour, ce seront vos enfants qui seront assis à votre place.
Je suis venu vous dire que le défi que nous avons à relever pour limiter le réchauffement climatique et ses conséquences dramatiques sur la planète, ce défi engage l'avenir de l'humanité. Ce n'est pas simplement la question des Chinois, de l'Europe ou des Français, c'est la question de l'avenir de l'être humain sur la planète. La réponse que nous mettrons ensemble nous permettra de faire du monde de demain, un monde d'opportunités. La croissance, le développement doivent aller de pair avec la protection de la nature. Nous ne pouvons plus opposer développement et protection de la nature. Pour que le monde de demain soit sûr et juste, nous avons besoin d'une vision partagée des réponses que nous allons apporter ensemble à ce défi absolument gigantesque.
La Chine et la France doivent montrer le chemin au monde. C'est le sens de ma visite ici. Que savons-nous aujourd'hui avec certitude, 2.500 meilleurs scientifiques mondiaux se sont réunis au sein d'un Groupe intergouvernemental, 2.500 scientifiques de tous les pays du monde et que nous ont-il dit ? Ils nous ont dit que la sécurité du monde est profondément menacée par les changements climatiques. Ils nous ont dit que la concentration des gaz à effet de serre provoquera un réchauffement de la planète jamais vu dans l'histoire de l'humanité. Ces scientifiques ont mis en évidence qu'au-delà d'un seuil de 2 degrés de réchauffement par rapport à l'ère que nous connaissons, que si nous laissons gagner 2 degrés de plus, il n'y aura plus de retour possible. Les changements seront irréversibles, tant pour les populations que pour la biodiversité.
Le défi climatique et environnemental nous impose d'agir pour garantir, non pas l'avenir des générations qui vont vous suivre mais la vôtre. Votre santé, votre pays, notre planète.
Je tiens à rendre hommage aux experts du GIEC, qui ont travaillé depuis l'anonymat des débuts jusqu'à aujourd'hui. Ils ont affronté l'incrédulité, mais aujourd'hui, plus personne ne peut dire qu'on ne savait pas. Nous savons.
Le GIEC a reçu le Prix Nobel de la Paix, en compagnie d'AL GORE, qui a beaucoup contribué à sortir ces questions primordiales du ghetto scientifique et de l'affrontement idéologique. Ce n'est plus une question d'experts, cela devient une question pour chacun d'entre vous.
Le consensus est aujourd'hui total. Le Secrétaire général des Nations Unies a consacré une réunion aux changements climatiques au mois de septembre dernier à New York. Tous les pays, toutes les idéologiques, toutes les religions sont aujourd'hui d'accord : on ne peut plus attendre.
Ces changements climatiques menacent durablement notre développement. La croissance des pays comme la Chine, au-delà du strict court terme, risque d'en être profondément affectée. Non seulement l'action doit être urgente, mais elle doit être collective, pas les uns contre les autres, ensemble et elle doit être ambitieuse.
La menace est sans précédent, les frontières ne serviront à rien, car aucune frontière ne peut arrêter le réchauffement climatique. Les opinions publiques, y compris en Chine, demandent que nous agissions ensemble pour que cesse le scandale des cancers dus à la pollution, des atteintes à la santé et de la destruction de notre planète.
Il nous faut donc définir un cadre d'action, et pour moi, je vous le dis, le cadre d'action légitime c'est celui des Nations Unis. Le changement climatique est un problème global, la réponse doit être globale. Il ne peut pas y avoir une réponse de l'Europe et une réponse de l'Asie. Il ne peut pas y avoir une réponse des pays du Nord et une réponse des pays du Sud. La réponse doit être globale et ce sont les Nations Unis qui portent cette globalité. La prochaine conférence de Bali, dans quelques jours, doit nous permettre d'adopter une feuille de route ambitieuse pour aboutir à ce cadre global avant la fin 2009.
Le point central de la politique ambitieuse que nous devons nous donner, c'est la diminution drastique des émissions de gaz à effet de serre. Ce point ne peut plus faire débat. Ne pas agir, je pèse mes mots, serait criminel.
J'ai conscience que nous sommes encore loin du consensus sur les moyens et la méthode pour atteindre cet objectif. Certains souhaitent que nous nous donnions une obligation de résultats pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ; d'autres préfèrent une obligation de moyens.
Il faut que nous soyons à la hauteur de l'enjeu. D'après les scientifiques, nous avons une fenêtre d'action de 40 ans. Nous pouvons encore agir, si nous agissons ensemble avant 2050 environ. Dans cette fenêtre de 40 ans, si nous ne nous appuyons que sur les ruptures technologiques à moyen et long terme, le risque est grand de repousser devant nous, devant vous, les efforts qui seront de ce fait toujours plus importants compte tenu des dégâts déjà occasionnés.
C'est pourquoi je crois et je veux en convaincre mes amis chinois que nous devons définir un objectif chiffré et collectif de stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre et de maîtrise du réchauffement climatique sous un seuil tolérable. Si nous ne nous fixons pas d'objectif, nous n'arriverons pas à éviter la catastrophe.
L'Union européenne propose de réduire au niveau mondial les émissions de 50% d'ici à 2050 par rapport à 1990. La France a décidé d'aller encore plus loin. Elle a décidé de diviser par 4 ses émissions d'ici à 2050. Mes chers amis, je ne viens pas dire aux Chinois, faites ce que la France est incapable de faire. Je viens dire aux Chinois, la France veut montrer l'exemple, nous allons diviser par 4 nos émissions de gaz à effet de serre, mais la France seule ne peut rien. La France le fait parce que la France veut être entendue dans l'ensemble du monde et vous, l'opinion publique chinoise, vous, la jeunesse chinoise, vous devez nous aider à convaincre tous les responsables d'éviter la catastrophe.
La France approuve le principe de responsabilité différenciée entre pays dans les changements climatiques en cours. Alors, je le sais, mon pays a historiquement pollué davantage par tête d'habitant que le votre et c'est la raison pour laquelle, mon pays doit prendre des engagements plus importants que le votre.
J'ai voulu dès après mon élection rassembler l'ensemble des partenaires de l'Etat, les collectivités locales, les entreprises, les syndicats et les organisations non gouvernementales, pour inventer un nouveau modèle de croissance, parce que la mobilisation de toute la population est nécessaire et les Organisations non gouvernementales, y compris en Chine, ont un rôle utile à jouer.
Mes chers amis, vous avez besoin de croissance, parce que chaque année, vous avez 25 millions de Chinois qui ont besoin d'un emploi. Mais cette croissance ne peut pas se faire au détriment de la protection de votre environnement.
L'enjeu est bien celui-ci : réconcilier croissance et environnement, alors que jusqu'à présent, on a toujours opposé croissance et environnement. Et bien nous sommes au limite du supportable.
La France vient de décider un investissement sans précédent destiné à « dé-carboner » la croissance pour produire moins de gaz à effet de serre. La Chine va faire le même investissement à son échelle. Car la Chine est déjà confrontée à des phénomènes qui mettent en danger son développement et la santé du peuple chinois. Pollution de l'air, pollution de l'eau et accélération de la désertification, montée des eaux sont déjà des phénomènes que la Chine connaît dans des proportions jamais imaginées dans le passé récent.
Je perçois les preuves de la volonté chinoise d'agir dans le XIe plan quinquennal, qui mise sur un développement durable préservant les ressources naturelles, dans la décision d'améliorer l'efficacité énergétique de 20% d'ici 2010 ou encore dans celle de réduire de 50% la consommation d'énergie des bâtiments.
S'il y a un pays dont la tradition est proche de celle de la France pour le rapport de l'homme et de la nature, c'est bien la Chine.
Depuis plus de 4 000 ans, fidèle à sa tradition, la Chine s'est attachée à préserver les grands équilibres de la nature.
La Chine peut une nouvelle fois démontrer son savoir-faire, et même sa capacité à être un modèle.
Je pense à l'Exposition universelle que vous allez accueillir à Shanghai en 2010, exposition dont le thème est le développement durable en milieu urbain. Elle sera l'occasion, cette exposition, d'afficher votre ambition. La France sera présente ; La France a d'ailleurs été la première à annoncer sa volonté de participer à cet événement majeur que sera l'Exposition universelle de Shanghai.
Je me réjouis que nous ayons la perspective de resserrer la coopération franco-chinoise dans les multiples domaines liés à la lutte contre les changements climatiques. Avec Jean-Louis BORLOO, nous avons proposé au gouvernement Chinois de créer un comité franco-chinois pour mettre en commun toutes nos technologies pour préserver l'environnement et favoriser le développement durable.
Et les résultats sont là. La France est aujourd'hui le grand pays européen qui a le taux d'émission de gaz à effet de serre le plus faible. Grâce au nucléaire, grâce aux énergies renouvelables, 90% de la production d'électricité en France se fait sans émission de carbone.
Si la France émet 35% de gaz à effet de serre par habitant de moins que la moyenne de l'OCDE, elle le doit aux transports économes en carbone comme le Train à grande vitesse ou les voitures de technologie française, qui sont plus propres que la moyenne des voitures fabriquées dans le monde.
La France va relever le défi écologique. La France demande à la Chine de travailler avec elle pour que ce défi soit un défi mondial.
Je souhaite que nos entreprises, Veolia, Suez, EDF, Areva, Alstom, Saint-Gobain, Total, Bouygues, Peugeot-PSA, Renault, parmi tant d'autres, ainsi que les institutions bancaires françaises, très impliquées dans la lutte contre les changements climatiques, nouent des partenariats en Chine et construisent dans la durée des relations fortes entre nos deux pays. Je sais qu'elles pourront s'appuyer sur des compétences chinoises extraordinaires, dont votre Université est l'une des plus brillantes illustrations.
Nous allons engager dans cet esprit de grands projets de recherche et développement, sur la captation-séquestration de carbone, sur le « charbon propre », qui concerne ô combien la Chine qui a tant de mines, sur la production d'énergie à partir des déchets, sur les véhicules électriques.
Je propose l'établissement d'un groupe de travail réunissant des responsables et des experts de nos deux pays, pour déterminer les conditions et les meilleures solutions pour faciliter le développement et la diffusion de technologies propres. Je souhaite que ce groupe puisse faire très vite des propositions concrètes. Nous mettrons les moyens financiers au service de ce groupe.
Mais puisque nous renforçons notre partenariat, je veux sans détour vous dire que je défendrai le principe d'un mécanisme de compensation carbone aux frontières de l'Union européenne, à l'égard des pays qui ne se doteraient pas de règles contraignantes de réduction des gaz à effet de serre. Je prends mes responsabilités. Je ne suis pas l'homme du double langage. Je vais être franc : le marché mondial ne peut fonctionner que s'il est juste. Et chers amis de Chine, ce ne serait pas juste que les producteurs européens soient sanctionnés, que le travail en Europe soit pénalisé et découragé, uniquement parce que les engagements pris par l'Union européenne pour lutter contre les changements climatiques resteraient unilatéraux. C'est ensemble que nous allons préserver la planète. C'est ensemble que nous allons porter le poids de la réduction des gaz à effet de serre.
C'est une exigence de justice, elle est facile à annoncer dans mon pays en France. Elle est plus complexe à dire ici et pourtant, je le dis ici par respect et par amitié : le monde a besoin que la Chine s'engage dans la réduction de production des gaz à effet de serre.
Cette exigence de justice, je l'applique aussi naturellement à votre souci légitime de poursuivre votre développement. Nous ne disons pas à la Chine, ayez moins de croissance. Nous disons à la Chine : ayez davantage de croissance, mais une croissance propre.

Je ferai des propositions pour prendre en compte l'adaptation des pays en développement au changement climatique, en particulier ceux qui sont les plus exposés. Le récent cyclone au Bangladesh, les menaces pesant sur les petits Etats insulaires de l'Océan indien, la désertification croissante en Afrique, tout doit nous pousser à nous réveiller et à être solidaires. La France et la Chine pourraient d'ailleurs réfléchir ensemble aux modalités de leur aide à l'Afrique, en particulier pour rendre cette aide systématiquement compatible avec cette nécessité d'agir en faveur de l'adaptation.
La lutte contre la déforestation doit également être abordée sous l'angle de la justice et de la solidarité avec les pays forestiers. Nous devons être auprès d'eux pour faire face à un chantier considérable, car la déforestation est responsable d'un cinquième des émissions de gaz à effet de serre. On ne peut pas laisser les pays avec des forêts aussi importantes seuls face à la responsabilité de les entretenir. Je pense notamment à la deuxième forêt du monde. La première c'est celle de l'Amazonie, la seconde est celle du bassin du Congo en Afrique. Qui peut penser que les pays du bassin du Congo peuvent entretenir la deuxième forêt du monde ? Les pays qui accepteront de lutter contre la déforestation rendront service à l'humanité. Il faudra en tenir compte dans notre soutien et trouver le moyen de rémunérer cet effort. Pour entretenir la forêt du Congo, il faut que ces pays acceptent de prélever un arbre par hectare tous les vingt-cinq ans. Ils ne peuvent pas faire face à ce défi sans précédent.
Je voudrais conclure ces propos en revenant sur la nécessité d'une réponse globale au phénomène du réchauffement climatique.
Il faut que nous arrivions à diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050.
La Chine doit continuer son développement, mais la Chine doit s'engager dans le développement durable.
Je propose à la Chine de se joindre à un nouveau contrat mondial, à un véritable New Deal écologique et économique. Je propose que la Chine influe immédiatement, profondément et durablement, à la mesure de sa dimension et de sa force, sur les modes de production et de consommation énergétique.
La Chine peut prendre cette décision stratégique. La Chine le peut, parce que la Chine a des atouts formidables : la valeur de sa formation, notamment scientifique, sa capacité, sans égale dans le monde, à planifier, son dynamisme économique, son influence et son prestige dans le monde. La Chine peut prendre cette décision stratégique. Je souhaite qu'elle soit à la hauteur de son histoire en la prenant. La Chine le peut, la Chine doit le vouloir.
J'ai mesuré en septembre dernier à New York lors du Sommet organisé par le Secrétaire général des Nations Unies qu'une grande majorité de pays appelait de leurs vœux un accord global où chacun s'engagerait à contribuer à la lutte contre le changement climatique, selon ses responsabilités, sa puissance, ses moyens.
La Chine est une grande puissance respectée. Elle peut montrer, en matière de protection de l'environnement, le chemin.
Je vous remercie.
Si vous avez des questions, c'est bien volontiers que j'y répondrais.

 

 

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